Philippe Meunier Photographe

Bienvenue sur ce site beaugalerie.art où vous pourrez retrouver les tirages d’art des photographies que j’ai eu le plaisir de faire.

Oui, plaisir, c’est le mot, car je traverse la vie comme on parcourt un rêve éveillé, en quête des mystères qui peuplent notre monde, des éclats d’éternité qu’un seul regard peut parfois saisir. À 55 ans, l’âge de la sagesse pour certains, je me perds encore, comme un enfant, devant la mer immense et les rivages déchiquetés de ma Bretagne. Depuis plus de dix ans, c’est avec un appareil photo pour toute plume que je retrace les ombres et les lumières de ces terres sauvages, en leur rendant l’hommage silencieux qu’elles méritent.

Longtemps, j’ai travaillé dans l’agitation de l’audiovisuel, au cœur de ce monde où chaque instant fuit, où la parole couvre le silence, où l’image défile sans qu’on la contemple. Mais au fond de moi, un autre besoin sommeillait : celui de faire durer l’éphémère, de capter ce souffle mystérieux de la nature qui murmure à l’âme attentive. La photographie est alors venue à moi comme un appel, une vocation impérieuse, une manière de renouer avec l’essence des choses.

Mes pas m’ont guidé inlassablement vers Saint-Malo, cette cité qui se dresse face aux vents comme un défi lancé au temps. Ô Saint-Malo, repère de corsaires, tes remparts retentissent encore du bruit des vagues et du cri des goélands. Dans la brume ou sous le feu du soleil couchant, chaque ruelle, chaque ombre, semble porter en elle une histoire secrète, une promesse fugace qu’il me faut capter. Y revenir sans cesse, telle est ma quête ; car un lieu, aussi familier soit-il, offre à chaque rencontre un visage nouveau, une beauté insaisissable que seule la répétition peut révéler.

Et que dire du Mont Saint-Michel, notre Merveille nationale,  ce rêve flottant entre terre et ciel, cette vision suspendue dans l’éternité ? Comme un pèlerin obstiné, j’aime graver son image dans ma mémoire et la carte du même nom de mon appareil photo. A l’aube comme au crépuscule, au gré des saisons changeantes, cette abbaye de pierre qui défie la mer et s’élève vers l’infini incarne pour moi le cœur même de l’art photographique : capter l’instant, transcrire l’indicible pour le rendre éternel. Chaque visite, chaque photographie n’est qu’un fragment de l’immense récit que ce lieu recèle ; j’y retourne sans cesse, car chaque regard, chaque nuage, chaque marée me révèle une nuance nouvelle, une émotion jamais encore éprouvée.

Mais c’est peut-être dans ce Finistère que j’aime tant, aux abords des plages sauvages et secrètes de Kerfissien ou de la plage des Amiets à Cléder, que l’âme bretonne se dévoile dans toute sa splendeur, dans ce qu’elle a de plus brut et de plus paradisiaque. Là-bas, la mer se fait caresse et tempête, au turquoise éclatant sous le soleil d’été, puis sombre et mystérieuse à l’approche de la nuit. Les eaux sont d’une transparence à peine croyable, si pures qu’elles laissent entrevoir ou faire disparaitre à chaque marée ses rochers et autres secrets. Pourtant, cette Bretagne, elle ne se livre jamais tout à fait. Il faut contempler ces plages comme on déchiffre un poème : avec patience et humilité, car chaque vague y chuchote un mystère et chaque marée y grave un nouveau récit.

De Kerfissien aux iles des Glénan en passant par le le pays d’Iroise,  tout m’a souvent semblé être un bout de paradis sauvage, où le souffle de la mer apporte des parfums d’embruns et de sel. C’est un paysage façonné par la mer et le temps, où l’écume blanche vient lécher des rivages d’une sérénité sauvage indomptable. Ces plages somptueuses du Finistère sont comme une ode à la nature en liberté, à cette beauté que rien ne semble pouvoir dompter. J’ai appris à y revenir, saison après saison, car à un même endroit, sous la lumière changeante, devient à chaque fois un monde nouveau, un tableau différent. Le vent, les nuages, la mer elle-même se liguent pour métamorphoser cet espace de sable et d’écume en un théâtre mouvant, où le même décor semble s’écrire et se réécrire à l’infini.

Ainsi, je parcours la Bretagne, m’arrêtant au gré des humeurs de l’océan et des caprices du ciel. Etre photographe c’est être poète de la lumière. Par mon travail,  je cherche à capturer non seulement la lumière, mais l’âme des paysages. Car la photographie n’est pas pour moi qu’une simple image ; elle est une pensée figée, une émotion cristallisée, un poème offert aux yeux. Dans chaque cliché que je tire moi même ( je ne veux pas de sous-traitance pour maîtriser toute l’émotion de A à Z ) , je souhaite que l’on sente le parfum de l’écume, la morsure du vent, la poésie d’un nuage, l’éclat des rayons du soleil, la mélancolie d’un jour de pluie, bref, les émotions de la Bretagne. 

J’espère ne pas être qu’un témoin ordinaire ; je me veux interprète des silences et des murmures de ce que la Nature a de plus beaux à nous offrir. Mes tirages d’art sont comme des fenêtres ouvertes sur des mondes intérieurs, des rêves où le spectateur peut entrer, suspendre le temps, sentir le cœur de la Bretagne battre au rythme de son esprit. Et peut-être, un instant, percevoir ce que les mots eux-mêmes n’osent dire.

Comme le voyageur qui revient inlassablement vers la mer, je sais que les lieux qui m’envoûtent ne sont jamais tout à fait les mêmes. Et il en va de même pour moi ; chaque retour est une nouvelle découverte, chaque image un reflet de mon âme à cet instant précis. L’appareil à la main, le regard posé sur le vaste horizon, je me tiens là, dans cet entre-deux où la réalité se mêle au rêve, où chaque instant devient une éternité.

Ainsi, je me définis comme un pèlerin de l’éphémère, un amoureux des images avec ces mots invisibles, un fidèle de cette Bretagne éternelle et insaisissable. Que mes photographies soient des lieux de mémoire et de rêverie, des reflets de ce que l’on aime sans vraiment le comprendre. Je vous invite à entrer dans mes images comme on entre dans un paradis visuel, pour y trouver peut-être, un peu de cette lumière que je poursuis, inlassablement, le long des côtes et des paysages dans ce pays breton que j’aime tant.